Vaucluse Matin 24 janvier 2002

Inter NATIONAL

FAIT DIVERS: MEURTRE DE LA "SUPERMAMIE"

Quinze jours après les faits l’hypothèse du crime crapuleux se confirme.

Une équipée barbare

Deux jeunes gens âgés de 18 ans et demi et 16 ans et demi sont en garde à vue dans les locaux du SRPJ d’Avignon. ils sont soupçonnés d’avoir tué sauvagement Marie-Andrée Fesquet, la "super-mamie", pour lui dérober son argent

L‘enquête menée par les policiers du détachement avignonnais du SRPJ de Montpellier sur le meurtre de Marie André Fesquet, 69 ans, la "super-mamie" retrouvée sans vie le mardi 8 janvier dernier est en passe d’aboutir. En effet, dans notre édition d’hier nous avons fait état du rebondissement de l’enquête avec l’interpellation d’un témoin capital. Si dans un premier temps les policiers s’étaient intéressés à l’entourage proche de la victime, très vite la piste crapuleuse a été de nouveau exploitée. Et les investigations menées avec la collaboration de certains services du commissariat ont permis d’identifier, quinze jours après ce meurtre qui a choqué la population, deux suspects, dont l’un est bien connu de la justice.

Depuis hier matin un jeune âgé de 18 ans et demi, domicilié dans le quartier et son complice, 16 ans et demi, originaire de Beauvais, hébergé chez des membres de sa famille et interpellé à Cavaillon, sont entendus dans les locaux de la police judiciaire où ils auraient reconnu leur participation à cette équipée barbare.

Ils avaient entendu dire que Marie Andrée Fesquet avait une grosse somme d’argent en liquide. Dans la soirée du lundi 7janvier 2002, ils se sont introduits dans sa petite villa de la rue du Gai Savoir. La porte n’était pas fermée à clef, le téléviseur était en marche, une soirée comme les autres pour la super-mamie qui préparait le gala annuel des retraités. La suite relève d’un film d’horreur, Marie Andrée était en peignoir, elle n’a certainement pas eu le temps de comprendre, ni de réagir face à ses agresseurs. Elle a été frappée avec violence au visage, sa tête a heurté le mur, elle est tombée. Le plus âgé des agresseurs s’est alors emparé d’un micro qu’il a introduit dans le sexe de la malheureuse.

L’horreur qui a fait frémir les enquêteurs et le médecin légiste le lendemain mardi quand une voisine a découvert le corps sans vie de Marie Andrée Fesquet. Mais qui avait pu commettre de tels actes barbares? Qui aurait pu imaginer un instant que les auteurs étaient des jeunes gens à peine sortis de l’adolescence!

Vingt-quatre heures après le meurtre, un homme avait été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire: "Un témoin essentiel au sens large du terme pour l’enquête", avait fait savoir le parquet. Un proche de la victime, un ancien baryton qui la connaissait bien. Après 32 heures de garde à vue, ce brave homme, considéré comme "quelqu’un de gentil" avait été mis hors de cause. L’enquête qui s’orientait dans l’entourage de Marie-Andrée Fesquet, prenait alors une tournure différente. Des éléments essentiels étaient recueillis par les policiers qui attendaient les résultats définitifs des prélèvements ADN et poursuivaient les investigations dans le milieu délinquant du quartier. "Ils ont trouvé en cherchant selon le système de la coquille d’escargot, en s’intéressant aux individus les plus rapprochés" confiait hier un policier. Force est de constater qu’une fois de plus, l’histoire s’est répétée dans la cité des papes. Au quartier des Neuf Peyres où résidait la super-mamie, les habitants n’ont pas oublié le crime aussi abject commis le 1er avril 2001 à un kilomètre à peine à vol d’oiseau. Un homme de 83 ans, avait été poignardé, égorgé par deux jeunes gens âgés de 16 et 19 ans qui n’avaient pas hésité à mettre le feu à l’habitation pour effacer les traces de leur passage. Eux aussi avaient entendu dire que Maurice Veux avait "du blé, beaucoup de blé". Les deux auteurs présumés de ce crime seront présentés ce matin chez le magistrat instructeur.

Claude RUIZ