Vaucluse Matin 11 janvier 2002

Un "témoin essentiel" entendu

Deux jours après la mort horrible de Marie-Andrée Fesquet, une personne était en garde à vue hier soir alors qu’à Avignon la consternation est totale

Le substitut du procureur de la République d’Avignon, Stanislas Vallat, l’avait annoncé mercredi: "Je souhaite que les policiers de l’antenne avignonnaise du SRPJ de Montpellier, chargés de l’enquête, emploient le maximum d’énergie et d’effectifs pour retrouver les auteurs de ce crime odieux". Et il semble que le message ait été entendu, puisque hier après-midi ce même magistrat confirmait "qu‘un témoin essentiel pour l’enquête, un membre de l’entourage de la victime, au sens large du terme, était en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire". Une personne dont l’âge et le sexe n’ont pas été divulgués pour les raisons de l’enquête et, comme le soulignait M. Vallat, parce qu’il est prématuré d’en faire l’auteur présumé de ce meurtre inqualifiable qui a soulevé une vive émotion dans ce quartier tranquille de la rue du Gai Savoir, à Avignon, où était domiciliée Marie-Andrée Fesquet, 69 ans.

Un meurtre qui a soulevé des interrogations: "Si c’est un crime crapuleux, on ne voit pas alors la nécessité de violer la victime", a commenté le substitut qui, néanmoins, observe la plus grande prudence. En effet, aucune trace d’effraction de la villa n’a été relevée et le meurtre s’est produit peu avant minuit. Il semble également qu’il n’y ait pas eu de vol, même si 1'appartement a été mis en désordre. Une autre énigme : le téléviseur était en marche avec le son poussé très fort, comme si l’on avait voulu étouffer les cris de la malheureuse.

Marie-Andrée Fesquet, celle que l’on surnommait affectueusement la "super-mamie d’Avignon", à la suite de son élection lors d’un concours de chant en région PACA en 1997, vivait seule. Elle avait pour compagnons un chat et deux chiens. Des témoins qui ne pourront jamais dire ce qu’ils ont vu ce soir du lundi 7 janvier 2002 quand l’inqualifiable s’est produit. Son corps atrocement mutilé a été découvert le lendemain par une voisine qui venait récupérer des magazines et, comme de coutume, boire le café avec elle. Une vision d’horreur Marie-Andrée gisait dans une mare de sang, battue à mort et violée à plusieurs reprises avec un objet. Les médecins légistes qui ont pratiqué son autopsie le lendemain à Nîmes ont confié "ne jamais avoir vu pareil acte de barbarie". Deux blessures mortelles provoquées par des coups d’une sauvagerie inouïe ont été relevés sur le crâne et sur le foie. Le maire de la cité des papes, Marie Josée Roig, a fait part de son émotion et de sa plus grande tristesse : "J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de rencontrer cette femme si gaie, si dynamique et généreuse qui faisait partager sa passion pour la chanson".

Claude RUIZ .

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C’est dans cette villa que l’horreur a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi

Photo Manuel PASCUAL