La Provence 11 janvier 2002

FAIT DIVERS

Un proche de la super mamie d’Avignon placé en garde à vue

Un membre de l’entourage de "Mamie Dédée" a été entendu. Un témoin "essentiel" pour le parquet

Un proche de Mme Marie-Andrée Fesquet, cette mère de cinq enfants retrouvée morte mardi matin, atrocement mutilée à son domicile d’Avignon, a été interpellé hier en fin de matinée par les policiers du SRPJ et placé en garde à vue au troisième étage de l’hôtel de police Saint-Roch. Les policiers, qui travaillent en flagrance pour des faits qualifiés par le parquet de “viol accompagné d’acte de barbarie ou de torture ayant entraîné la mort”, observaient hier le mutisme sur cette avancée de l’enquête.

L’avocate de permanence qui a assisté le mis en cause lors de la première heure de garde à vue s’est retranchée derrière le secret professionnel en précisant qu’elle ne tenait pas à évoquer ce dossier et les faits reprochés à son client. Tout ce que l’on a pu apprendre hier c’est que cet homme, qui serait de source judiciaire “d’un certain âge” est un membre de l’entourage de la victime. Cette personne a été qualifiée de “témoin essentiel” par le substitut Stanislas Vallat de permanence au parquet d’Avignon qui a déclaré “n‘être pas en mesure de préciser le rôle exact joué par cet homme dans ce crime odieux”. “Le minutieux travail de police scientifique réalisé par les policiers du SRPJ de Montpelier devrait permettre de confondre le ou les auteurs de ce meurtre sordide”, a poursuivi le parquetier qui cependant souhaitait conserver hier une grande prudence afin de rester à l’abri d’une déconvenue.

La mise on scène d’un cambriolage

Lors de la découverte du corps les enquêteurs ont été étonnés de l’état dans lequel se trouvait la maison de Mme Fesquet, une villa du quartier populaire des Neuf Peyres. Si l’habitation a été entièrement fouillée cela apparaissait plus comme étant une mise en scène que le fait d’un cambriolage. Aucune trace d’effraction n’a été relevée par les policiers qui ont retrouvé dans la maisonnette du numéraire, la carte bancaire mais aussi les bi­joux de la victime.

La piste d’un crime commis par un proche ou une connaissance à qui Marie Andrée Fesquet aurait ouvert la porte était alors privilégiée. Pour autant aucune piste n’était écartée et c’est pour cela que le procureur Vallat a demandé au SRPJ en charge de l’enquête de mettre le maximum de moyens sur cette affaire.

Des incohérences dans un témoignage

Il ressort des éléments que nous avons pu recueillir que la victime a eu un entretien téléphonique vers 20 h 45 et une personne l’a aperçue à 21 h 30. Les policiers en reprenant point par point l’ensemble des déclarations des personnes entendues dans le cadre de l’enquête de voisinage ont mis en évidence des contradictions dans une déposition. Ce sont les incohérences d’un homme, qui évolue dans l’environnement proche de la victime, qui ont conduit les enquêteurs à le placer en garde à vue. Depuis l’annonce de ce crime odieux de nombreuses personnes témoignent de l’extrême gentillesse de Marie-Andrée Fesquet, “Mamie Andrée” pour ses proches. Elue super mamie Provence-Alpes-Côte d’Azur en 1998 elle animait notamment des après-midi de maison de retraite avec son groupe de chants. Ses amis de l’âge d’or lui dédieront un spectacle le 29 janvier au Théâtre d’Avignon.

Bruno Hurault

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La piste d’un crime commis par une connaissance à qui Marie-Andrée Fesquet aurait ouvert la porte est privilégiée. (Photo Ange Esposito)