Vaucluse Matin 25 Janvier 2002

SUPERMAMIE D AVIGNON

Massacrée pour rien !

Ils en voulaient à son argent, ils ne l’ont jamais trouvé... Les deux jeunes qui avaient été placés en garde à vue ont été mis hier en examen et écroués dans le cadre du viol et du meurtre de Marie-Andrée Fesquet

Ils ont 16 ans et 18 ans et demi. Les deux jeunes placés en garde à vue mercredi dans la sinistre affaire du viol et du meurtre barbares de la "Super Mamie 1998" Provence-Alpes Côte-d’Azur, ont été mis en examen hier à Avignon et écroués. Moins de trois semaines se seront écoulées entre le crime et ce que les enquêteurs considèrent comme son élucidation: Marie-Andrée Fesquet, une figure locale connue pour animer les après-midi des maisons de retraite, aurait été victime le soir du 7 janvier de deux jeunes, connus des services de police, convaincus qu’elle cachait 50 000 francs (7.622,45 Euros) chez elle. En fait, les meurtriers seraient repartis bredouilles. Son pavillon a bien été mis sens dessus dessous, mais "il n’y aurait pas eu de vol", indiquait hier, lors d’une conférence, le chef de la police judiciaire avignonnaise, Guillaume Lemagnan. Marie-Andrée Fesquet a donc été massacrée pour rien. Cette ancienne aide-soignante de 69 ans avait été retrouvée par une amie dans son salon, le crâne fracassé, au matin du 8 janvier. L’autopsie devait révéler que ses agresseurs s’étaient acharnés sur elle, la rouant de coups et la violant sauvagement. Elle aurait agonisé plusieurs heures avant de succomber à ses hémorragies internes. Un voisin avait été interpellé le 10 janvier et entendu pendant 32 heures avant d’être mis hors de cause par les analyses ADN. Ces dernières apprenaient à la PJ que "Mamie Dédée" était morte sous lès coups de plusieurs individus. Entre-temps, selon le parquet, "les langues se sont déliées" dans le quartier. Exploitant un renseignement, les enquêteurs interpellaient mardi et mercredi un jeune majeur de 18 ans et demi, et un mineur d’Avignon. Au cours des auditions, le plus jeune finissait par reconnaître avoir participé au cambriolage qui avait mal tourné chez Mme Fesquet, mais désignait comme le meneur son compagnon, sous l’emprise duquel il aurait agi. Ce dernier, Jamel Boumaja, avait déjà été placé en garde à vue mi-janvier à la suite d’un vol de cyclomoteur ; il avait été relâché sans qu’aucun soupçon ne naisse sur son éventuelle implication dans le crime. Mais hier, Jamel Boumaja a été mis en examen par le juge Jean-Claude Pierru pour viol avec actes de torture et de barbarie et meurtre sur personne vulnérable. Le plus jeune a été mis en examen pour complicité. Tous deux ont été placés sous mandat de dépôt dans des maisons d’arrêt de la région. Selon le chef de la PJ avignonnaise, les deux jeunes n’auraient pas eu initialement l’intention de tuer; mais lors de leur garde à vue, "ils ne semblaient pas émus par ce qu’ils avaient fait".

Photos AFP, BEP et Patrick ROUX

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Marie-Andrée Fesquet, c’était la bonté, la joie de vivre... Jusqu’à l’équipée barbare do JameI Boumaja. (ci-dessus), 18 ans et demi, et d’un mineur qui a reconnu les faits.

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  Hier, lors d’une conférence de presse, le substitut du procureur de la République et le commissaire Lemagnan ont tait le point.