Vaucluse Matin 9 janvier 2002  

FAIT DIVERS

La super mamie assassinée

 

Hier matin, la petite maison de Marie-Andrée Fesquet, au 9 de la rue du Gai-Savoir à Avignon, ne présentait aucun signe extérieur particulier. Des volets fermés. Un cyprès. Un petit jardin entouré d’une haie qui l’abrite des regards, à l’angle d’une petite rue tranquille située en retrait de la route de Montfavet à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de la caserne des pompiers de Fontcouverte. Et pourtant cette maison avait été, quelques heures plus tôt, la scène d’un drame atroce. Un drame qui a été découvert hier matin, vers 8 heures quand une voisine venue lui apporter ses courses, et boire le café avec elle, a découvert le corps sans vie de Marie Andrée Fesquet, qui vivait seule dans cette maison. Avec un chat et un petit York. Pas vraiment un chien de garde. La malheureuse, âgée de 69 ans, gisait dans son salon. Elle avait la tête défoncée et des traces de griffures sur le corps. Autour d’elle, la maison avait, de toute évidence, été fouillée. Horrifiée comme on peut l’imaginer, la voisine a appelé les secours. Un médecin du Samu est venu, ainsi qu’une équipe de police-secours. Vite relayée par des fonctionnaires du Service d’intervention et de recherche ("SIR") du commissariat de police d’Avignon.

Le substitut du procureur de permanence, Stanislas Vallat, étant en audience à ce moment-là à la cité judiciaire, c’est sa collègue Catherine Lefèvre qui s’est rendue à sa place sur les lieux. Et c’est elle qui a confié l’enquête, finalement. aux policiers de l’antenne Avignonnaise du SRPJ de Montpellier. Le Dr Serge Giorgi médecin-légiste, est venu à son tour examiner le corps. Un corps dont les techniciens de la police scientifique se sont efforcés eux aussi de tirer le maximum de renseignements. Comme ils ont interrogé tout le matin, avec minutie, le moindre indice susceptible de faire avancer l’enquête. Andrée Fesquet avait été infirmière. Divorcée, mère de quatre enfants - un fils et trois filles, dont une vit à Sorgues et une autre a Los Angeles, plusieurs fois grand-mère - elle vivait seule depuis de nombreuses années dans cette maison. Où personne ne lui connaissait d’histoire.

Tous ceux qui l’ont connu gardent le souvenir d’une jeune sexagénaire, dynamique, boute en train. Elle aimait beaucoup chanter. Il y a quatre ans, elle avait concouru pour les "Super-mamies". Avec succès puisqu’elle avait terminé première provençale et quatrième sur le plan national. Sa spécialité, c’était les chansons d’Edith Piaf. Qu’elle allait chanter, notamment, pour les pensionnaires des maisons de retraite et des foyers du Troisième Age. "Tout le monde vous dira qu’elle était très gentille" nous a confirmé Mme Munoz, sa plus proche voisine, bouleversée par ce drame. Une voisine qui n’a rien vu ni rien entendu au cours de la nuit du crime. Personne d’ailleurs n’a, semble-t-il vu ou entendu quoi que ce soit cette nuit-là dans le quartier. "Une autre voisine, qui travaille à l’aéroport, et qui habite juste derrière, est rentrée vers 23 heures ... elle n’a rien remarqué non plus de suspect...". Certes le quartier, qui semble très calme, l’a été davantage. Cette rue, en fait, disent les riverains, a été très sûre il y a dix ans quand elle abritait des maisons de gendarmes. Mais depuis leur départ, cela s’est dégradé... C ‘est ainsi que plusieurs riverains ont été déjà victimes, depuis, de cambriolage. Marie-André Fesquet elle même avait été cambriolée plusieurs fois... Les enquêteurs, qui privilégient l’hypothèse du crime crapuleux, n’écartent pas cependant l’hypothèse d’une mise en scène, celle d’un assassin semant le désordre pour brouiller les pistes alors que le vol ne serait pas le mobile. Y a-t-il eu vol ? Les enquêteurs semblaient l’ignorer hier soir. Et, dans le cas contraire quel serait le mobile ? Le substitut Stanislas Vallat, qui a repris hier matin la conduite de l’affaire, a laissé la direction de l’enquête au SRPJ de Montpellier une enquête ouverte, pour "meurtre aggravé avec actes de torture ou de barbarie".

Une autopsie sera pratiquée ce matin à 11 heures à Nîmes à la demande du parquet. Une autopsie sur laquelle les enquêteurs misent beaucoup pour avancer dans la résolution de cette énigme ses conclusions pourrait leur permettre en effet de connaître avec davantage de précision l’heure exacte, les circonstances et donc, peut-être, le mobile du crime.

Michel REMBERT

 

 

 

 

Cette maison sise rue du gai savoir a été la scène d'un drame atroce Marie Andrée Fesquet qui avait concouru au titre de super mamie a été assassinée dans la nuit de lundi à mardi

 

 

 

 

 

Marie-Andrée Fesquet a été assassinée son domicile