La Provence 10 janvier 2002
Grand Delta
FAITS DIVERSLa mort de la mamie "Un crime atroce"
L’autopsie a confirmé aux enquêteurs l’horreur du crime et la lente agonie de Mme Marie André Fesquet découverte à son domicile mardi matin. La vieille dame a été sauvagement violée et frappé à mort.
Les enquêteurs craignaient le pire lorsqu’ils ont découvert le corps le Mme Marie Andrée Fesquet, 69 ans, et l’autopsie pratiquée hier matin à l’institut médico-légal de Nîmes a confirmé l’horreur. "C’est un crime hors du commun au vu de la sauvagerie des atrocités commises" a déclaré le substitut du procureur Stanislas Vallant après avoir pris connaissance des premiers résultats de l’examen médico-légal pratiqué par les légistes Giorgi et Matarèse.
La victime a en effet été violée par une ou plusieurs personnes qui ont fait preuve d’une grande sauvagerie. Cette dame est décédée à la suite d’hémorragies vaginale et cérébrale ont établi les légistes. Elle a été rouée de coups très violents au niveau de la tête et son corps portait sur le dos et l’abdomen des traces de griffures. Les médecins ont par
ailleurs déterminé que le décès est survenu vers minuit après une agonie de quelques heures. "11 faut que le service de police judiciaire en charge de l’enquête mette le maximum d’effectifs pour retrouver les auteurs de ce meurtre sordide et atroce" a commenté le magistrat en précisant que l’antenne avignonnaise du SRPJ de Montpellier agit toujours dans le cadre de la flagrance sur des faits qualifiés, compte tenu des nouveaux éléments, de "viol accompagné d’acte de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort". Le permis d’inhumer a été délivré. Hier les policiers qui n’excluaient aucune piste observaient le mutisme sur les résultats de leurs investigations menées dans la maison, qui a été entièrement fouillée, pour ne pas compromettre une enquête qui s’annonce délicate.
Bruno Hurault
Émotion dans les maisons de retraite
“Je m‘apprêtais à l’appeler pour l’inviter à la galette des rois”, lance Pierre Nuty le directeur des six Maisons paisibles d’Avignon encore sous l’émotion. Il vient tout juste d’apprendre le décès de Marie-Andrée Fesquet qui chantait souvent pour ses pensionnaires de la Grange d’Orel. "En 2001 je n ‘avais pas eu recours à ses services mais les années précédentes elle venait souvent se produire pour Noël, les anniversaires ou le gâteau des rois" explique le directeur, qui souligne la tonicité et la gentillesse de la sexagénaire. “Elle avait une connaissance du terrain de par son expérience d’aide soignante. Elle avait un savoir-faire auprès des personnes âgées”. Et dans le plupart des maisons de retraite d’Avignon, la vieille daine a laissé la même impression. Comme à Saint-Roch, où elle avait chanté voilà deux ans pour le centenaire d’une résidante. “C’était une personne blonde, dynamique, qui s’était dépensée pour nous distraire”, se souvient une pensionnaire "Elle s‘était mis une tenue de 1925 avec un boa, je la revois très bien, au Coin du réfectoire". À l’Enclos de Saint-Jean, à Avignon, la directrice se rappelle l’avoir vu pendant plus d’un an tenir compagnie à une résidante non-voyante, au cours de ses repas. “Elle venait aussi animer des après-midi récréatives deux, trois fois par an, c‘était une personne très agréable, pleine d’entrain. Un témoignage que l’on retrouve dans le proche voisinage, du quartier des Neuf Peyres, encore sous le coup de l’émotion. “Justement le voisin est venu, on était en train d’en parler, on est sous le choc”, confie une habitante qui se souvient l’avoir entendue répéter un jour “Je croyais que c’était la voix de Piaf’. “C’était une dame vivante”, poursuit son invité qui conserve encore deux CD de chansons enregistrées par la vieille dame.
M.-C.B.
“Mamie”
Andrée (au 1” plan) avec les supers mamies 1998.
Dans
le quartier des Neuf Peyres, les habitants sont se souviennent de la gentillesse
de leur voisine