Vaucluse
Matin 13 janvier 2002
Une
information judiciaire a été ouverte hier dans l’affaire du meurtre de
Marie-Andrée Fesquet
On a pu espérer, jusqu’à vendredi soir, que les policiers, au terme d’une enquête éclair, avaient mis la main sur l’assassin de Marie-Andrée Fesquet, la “super-mamie d’Avignon”. Cette femme de 69 ans, qui avait été élue Super-mamie de la région PACA en 1997, et qui a été assassinée et violée sauvagement, chez elle, dans la nuit de lundi à mardi.
Cet espoir n’est manifestement plus de mise puisque le “témoin essentiel” évoqué dès jeudi après-midi par le parquet d’Avignon, ce sexagénaire “appartenant à l’entourage, au sens large, de la victime”, a été finalement laissé libre vendredi soir vers 18 heures, après 32 heures de garde à vue dans les locaux du détachement avignonnais du SRPJ de Montpellier. Une garde à vue motivée, semble-t-il, par des incohérences, voire des contradictions relevées dans ses déclarations.
Mais s’ils l’ont laissé libre, c’est manifestement que les enquêteurs n’ont pu retenir contre cet homme des charges suffisantes. Et si cette issue rassure tous les amis de cet homme dont ils ne pouvaient imaginer la culpabilité, elle a aussi pour conséquence de faire repartir l’enquête à zéro. Ce n’est pas vrai si l’on considère que toutes les constatations effectuées sur place, et tout le travail de police scientifique déjà effectue, ainsi que toutes les auditions déjà pratiquées dans les cercles les plus proches de la super-mamie ont été faits, et ne sont donc plus à faire.
Mais elle repart bien à zéro, semble t'il, pour ce qui est des suspects. Au sens où ce “témoin essentiel” a bien fait office, manifestement, de suspect numéro un pour les enquêteurs. Pour ne pas dire d’unique suspect. Les enquêteurs indiquaient certes vendredi soir qu’ils exploraient "d’autres pistes”. Mais ils n’ont pas d’autre choix. Sans doute vont-ils s’intéresser à des cercles concentriques de plus en plus larges dans l’entourage de la victime. On sait aussi qu’ils attendent, notamment, les résultats des prélèvements ADN envoyés dans un laboratoire de Bordeaux. Ne serait-ce que pour pouvoir écarter, scientifiquement, tout reste de soupçon sur le fameux “témoin essentiel”.
En attendant ces conclusions, le substitut Stanislas Vallat a ouvert hier matin une information judiciaire contre X, dont il a confié l’instruction au juge Jean-Claude Pierru, doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance d’Avignon, pour “meurtre accompagné d’un autre crime”, l”’autre crime” en question étant en l’occurrence qualifié de “viol accompagné d’actes de tortures ou de barbarie”, deux infractions criminelles dont les auteurs encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
MicheI
REMBERT