Vaucluse Matin 24 février 2002

A la mémoire de la supermamie

Plus de 600 personnes ont participé, hier après-midi, à la marche silencieuse contre l’insécurité organisée par l’"Association Marie-Andrée Fesquet".

wpe57.gif (580734 octets)

Plus de 600 personnes ont défilé silencieusement rue de la République derrière la famille et les proches de Marie Andrée Fesquet

Plus de 600 personnes ont participé, hier après-midi, à la marche silencieuse organisée par l’"Association Marie-Andrée Fesquet". Du nom de la supermamie assassinée le 8 janvier dernier, chez elle, à Avignon. En tête de ce cortège symbolique, qui a remonté la rue de la République jusqu’à la place de l’Horloge, marchaient les parents et les proches de Marie-Andrée Fesquet, autour de son fils Philippe, et de sa fille Cathy. Derrière eux avançaient, ceints de leur écharpe tricolore, les adjoints au maire d’Avignon au complet, et de nombreux conseillers municipaux. Suivis par la foule des anonymes où l’on reconnaissait tout de même facilement, derrière son écharpe jaune-orange de conseiller régional, le frontiste Thibaut de la Tocnaye. Venu assez discrètement tout de même pour ne pas heurter les organisateurs de la marche silencieuse qui avaient insisté pour que leur manifestation ne fasse l’objet d’aucune récupération politique. Arrivé à hauteur de la préfecture, le fils de Marie-Andrée Fesquet y a remis symboliquement les statuts de l’association. Pendant que le cortège observait une halte. La marche silencieuse a repris jusqu’à la place de l’Horloge, où fut prononcée une courte allocution. Un texte écrit par Philippe, mais lu par Michel Sitjar, président de l’association "Vivre et chanter", dont MarieAndrée Fesquet était un pilier:

« L’association Marie-Andrée l’esquet-contre l’insécurité vous remercie de votre présence. Au-delà du drame qui a frappé la famille de Mme Fesquet, dont nous honorons la mémoire aujourd’hui, il reste un réel problème de société Nos élus doivent comprendre que l’insécurité n’est pas qu’un enjeu politique ou électoraliste. Des vies sont brisées chaque jour et toutes les idées doivent être prises en compte, quelle que soit leur origine, afin de sécuriser notre pays. Il s’agit d’enrayer cette montée de violence et d’insécurité qui frappe au hasard nos enfants, nos parents et cause des dommages irréparables au plus profond de notre chair et de nos âmes. Aujourd’hui, nous sommes rassemblés pour dire stop aux actes d’incivisme, non à la violence, assez de sang versé par tant de victimes innocentes. Qu’attendent les dirigeants de notre pays pour nous protéger ? Combien faudra-t-il encore de morts pour que des mesures immédiates de protection soient appliquées ? Par notre action associative et citoyenne nous allons créer des groupes de réflexion sur ces problèmes. Nous transmettrons à nos élus (députés et ministres), nos conclusions et propositions. Cette association vient de naître, elle n’attend que votre bonne volonté pour que les choses changent».

Philippe prit enfin lui même la parole pour répéter que l’association était décidée à agir avec tous ceux qui désireront s’y exprimer. Après avoir remercié à son tour tous ceux qui, hier après-midi, étaient venus rendre hommage à la supermamie. « C’est un hasard du calendrier, ajouta-t-il. Mais c’est aujourd’hui la Saint-Lazare. A qui l’on a dit lève toi et marche. Eh bien, aujourd’hui, vous vous êtes levés, et vous avez marché ».

M.RE.

wpe63.gif (390690 octets) Arrivé à hauteur de la préfecture, Philippe, le fils de Marie-Andrée Fesquet y a remis symboliquement les statuts de l’association de Marie-Andrée Fesquet.

 wpe6C.gif (291633 octets) MicheI Sitjar, président de l’association “Vivre et chanter”, dont Marie-Andrée Fesquet était un pilier, a lu un texte écrit par son fils Philippe.

wpe67.gif (266388 octets) Lequel a pris ensuite la parole pour remercier les personnes présentes.

Photos Manuel PASCUAL

M. J. Roig pour la création d’un préfet de police d’agglomération

Au moment où les élus majoritaires du conseil municipal d’Avignon défilaient aux côtés de la famille de Marie-Andrée Fesquet, ce mardi 23 février à 14 heures, Marie-Josée Roig est intervenue par deux fois à Toulouse lors du conseil national de l’"Union en mouvement", la première en tant que "grand témoin" afin d’aborder les problèmes d’insécurité, la deuxième lors de la séance plénière pour plaider notamment en faveur de la création d’un préfet de police d’agglomération, "mesure indispensable dans le cas d’une ville centre comme Avignon pour lutter efficacement contre la montée de l’insécurité". Voici ce qu’elle a notamment déclaré : "Au moment où je vous parle, des centaines d’Avignonnais et d’Avignonnaises se sont rassemblés et défilent silencieusement dans les rues de la ville pour rendre un dernier hommage à Marie-Andrée Fesquet, celle que l’on appelait affectueusement "super mamie", lâchement torturée et assassinée par deux jeunes multirécidivistes de 16 et 18 ans le 7janvier dernier. "Ma place était aujourd’hui à Avignon, au milieu des miens. Et ai j’ai choisi de venir à Toulouse, c’est précisément pour que cet hommage et cette manifestation aient plus d’écho encore, un retentissement national, par le témoignage que je vous apporte. "Car ce qui s’est passé à Avignon, la barbarie et l’ignominie de ce crime aurait pu se dérouler n’importe où ailleurs en France.

"Lorsqu’il n’y a plus de règles, lorsqu’il n’y a plus de justice pour les faire appliquer, il n’y a plus de libertés. "J’ai entendu celui qui devait "terroriser les sauvageons". Je constate que ce sont aujourd’hui "les sauvageons qui terrorisent la France" (...). "Je ne suis pas de celles et de ceux qui pensent que le maire a vocation à devenir un "shérif", même si son rôle, au sein du dispositif local de sécurité doit être renforcé. Avignon, c’est une agglomération qui s’étend sur deux régions et trois départements. Les délinquants ne connaissent pas les frontières administratives. Les policiers, si ! Ils s’arrêtent sur les ponts de la Durance ou du Rhône, quand ils poursuivent un malfrat. Voilà pourquoi, je plaide pour la création d’un préfet de police de l’agglomération, interlocuteur direct du maire de la ville centre, chargé de coordonner en liaison avec moi l’action des forces de sécurité (polices nationale et municipale, gendarmerie). Le tout, avec des effectifs policiers à hauteur des 200 000 habitants du Grand Avignon, et non des seuls 87 000 Avignonnais. "Et, pour que les choses soient claires, je souhaite pouvoir noter ce préfet de police et son efficacité, comme je note aujourd’hui le directeur de l’hôpital d’Avignon. "L’autorité" et "le partage", les thèmes de notre convention de Toulouse ne sont pas sans me rappeler, ceux que plus modestement, j’ai développés lors des municipales d’Avignon: "l’unité dans la diversité". A l’Etat, l’autorité et l’unité. A la nation, le partage et la diversité".